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Le doute
Après les années Covid, beaucoup ont quitté leurs jobs, ou ont opté pour une maison à la campagne. Le fait d'être resté enfermé dans des appartements en ville a convaincu des centaines de famille a privilégier la vie de famille plutôt que le travail à tous prix. La préoccupation familiale et personnelle est passé avant les besoins financiers, ce qui ne veut pas dire que ce dernier point n'est pas important mais simplement qu'il n'agit plus en priorité.
Pour ma part et en l'espace de 3 ans, c'est un peu de cette expérience Covid que j'ai vécu, d'une autre manière mais qui aura provoqué ce fameux déclic. Depuis le printemps 2022, beaucoup de faits tragiques se sont produits. En avril, mon amie Dominique, atteinte d'un cancer, est décédée, peu avant ses 60 ans, c'est une des rares personnes avec qui j'avais autant de complicité et de discussions, nous aurions pû débattre pendant des heures tant nous étions sur la même longueur d'onde à refaire le monde. La dernière fois que je l'ai vu, c'était quelques jours avant son grand départ, nous savions elle et moi, que nous ne nous reverions plus. Ce fût un véritable choc.
Au même moment, ma soeur ayant passé un week-end chez moi, et vexée de mon interèt qu'elle jugea minime pour son emménagement au bord de la mer, en refera à ma charmante mère, ce qui déclencha les foudres de cette dernière. Début juillet, alors que je devais passer un week-end chez elle avec mes enfants, ces deux jours virèrent au cauchemar, puisque je reçu des reproches divers et variès, critiquant le fait que j'étais égoiste, rancunière, impulsive, et j'en passe ! Ma soeur se gardant bien de se mêler de cette discorde, et au bout d'un an à tenter de me justifier en vain, je décidais de mettre un terme à cette relation toxique avec ma mère, dont je découvris avec stupeur le narcissisme, la manipulation, le mensonge et la perversité. J'aurais passé plus de 50 ans à ses cotés, sans comprendre d'ou venait cette colère qui parfois pouvait éclater sans raison, et cet agacement quotidien que j'éprouvais en sa présence. Je culpabilisais en me disant que j'étais vraiment une mauvaise fille pour ressentir cela pour ma mère. Il aura fallu cet évènement pour decortiquer et comprendre que le problème venait d'elle et non de moi.
Quelques mois plus tard, en octobre 2023, j'appris le décès de Philippe, un autre ami tellement important pour moi, que j'aimais tant. Lui, venait d'avoir 60 ans. Comme si je n'avais pas suffisament compris avec le décès de Dominique, j'en prenais un autre tout aussi douloureux avec le départ de philippe. Ce fût un nouveau choc. Ils me manquent terriblement.
Ces 3 années ont eu l'effet d'un electrochoc sur moi. Celui de ne plus accepter les relations toxiques me jugeant et critiquant sans cesse mais aussi celui de me recentrer sur moi, c'est à dire de ne pas attendre la retraite (aurais-je, moi, le bonheur d'aller jusque là ?) pour réaliser tout ce que je souhaite faire. Comme pour ceux qui ont subi cette période du Covid, j'ai, moi aussi, pris conscience des enjeux fondamentaux de ma vie : créer, peindre, écrire, animer, m'écouter, marcher, lire, vivre.
Malgré tout, je suis terrorisée à l'idée de demander ma rupture conventionnelle que j'ai fixé à la semaine prochaine. Bien sûr, s'ils acceptent, je pourrais bénéficier du chomâge pour lancer ma nouvelle activité professionnelle, mais est-ce que cela suffira ? Est-ce que mon mari souffrira de cette baisse de revenus ? Pourquoi moi et pas lui ? Et si, financièrement, on ne s'en sortait pas ? Mon besoin de liberté risquerai t-il de mettre à mal notre couple ? Et puis, ayant connu la dépression, est-ce qu'aujourd'hui, je serai capable de travailler en autonomie ? Et enfin, s'ils refusent ma rupture conventionnelle ? Même si je suis convaincue d'avoir les bons arguments, est-ce qu'ils seront suffisament convaincants pour eux ? Et quoi faire en cas de refus ?
Je doute... Oui je doute et je me pose la question du choix crucial : un travail qui m'ennuie de plus en plus et dans lequel je ne m'épanouis pas mais pour lequel je touche un salaire fixe tous les mois ? Ou un travail dans lequel je m'épanouis car il vibre au fond de moi depuis tant d'années attendant la permission de pouvoir aller explorer tous les champs du possible en matière d'art mais pour lequel je ne toucherai que peu ?
L'ambiance de bureau
Je suis actuellement en train de faire un bilan de compétence afin de quitter mon emploi actuel et tenter une reconversion.
Ce n'est pas tant le travail en lui même que je souhaite arrêter mais plutôt cette ambiance délétère qui règne dans toutes les sociétés. Je suis attérée de constater que nous en sommes toujours là, que rien ne change, rien n'évolue, tant au niveau des employés que des managers.
On stagne dans des petites querelles de bas étages, des dénonciations finement amenées au niveau du RH qu'on caresse bien dans le sens du poil, des observations poussées sur l'heure d'arrivée et de départ de ses collègues, des moments passés au téléphone (perso ?), des informations divulguées qui ne devaient pas l'être, des comparaisons de responsabilités, de postes, de salaires, de statuts et j'en passe.
Des managers qui poursuivent leur direction toujours patriarcales et suspicieuces, tentant de contrôler davantage leurs employés, par le biais de surveillance à peine voilée, de tableaux Exel divers et variés mis en place afin d'avoir une vue de plus en plus pointue sur leur travail. Le télétravail qui fut la grande découverte du confinement, remis en question à peine 2/3 ans plus tard, sous pretexte d'une meilleure collaboration au bureau mais pas dans un souci de surveillance bien entendu.
Je crois que tant que nos managers n'auront pas compris qu'en stagnant dans ces marécages de gouvernance, ils n'obtiendront en retour que des employés bléssés, las et démotivés par un manque d'autonomie et de confiance notoire, et nos entreprises iront mal. Cette façon de diriger des hommes et des femmes revèt une fonction de déconsidération qui signe le fait qu'ils sont inéfficaces, en tout cas, pas assez pour être autonome dans leur poste. Beaucoup d'employés souffrent d'un manque de sens et de considération, car ils sont souvent bridés dans leur prise de décision mais pour savoir s'ils sont éfficaces dans cette responsabilité, il faut bien leur laisser l'occasion de le faire ? Personne n'a jamais réussi du premier coup ! Je crois fermement que plus on manque de liberté, plus on s'éteint et ce dans n'importe quel domaine...
De même que plus vous aurez de remarques négatives, plus vous stagnerez; ce qui ne veut pas dire qu'on ne doit pas faire de critiques quand c'est justifié, mais il faut également savoir mettre en avant ce qui est positif. Si on souhaite qu'un employé soit épanoui à son travail, on se doit de le faire avancer en le félicitant pour les dossiers ou services ou produits rendus et pas exclusivement ceux qui ont été ratés ou à améliorer. C'est ce qui va donner plus de sens au travail accompli.
Les compliments, les augmentations et autres avantages boostent, les critiques perpetuelles, le manque d'autonomie et de confiance font stagner voir reculer. Simple. Basique. Mais apparemment pas pour tout le monde.
L'artiste sexy des réseaux - 29 Janvier 2025
En scrollant sur les réseaux sociaux, toujours à la découverte des travaux d'autres artistes, j'ai fait une découverte saugrenue. On peut y voir des vidéos de peintres se filmant en plein travail dans des tenues pour le moins surprenantes. On se croirait au salon de l'auto dans lequel les dirigeants ont recours à des bimbos à la plastique irréprochable afin des booster leurs ventes, je vous jure que c'est vrai, et cela concerne des femmes mais également des hommes (si! si! j'en ai vu !!)
Sur Tiktok notament, mais je suis sûre que sur les autres réseaux également, on voit des femmes peindre dans leurs ateliers, maquillées comme un soir de bal, habillées de jupes fendues jusqu'aux hauts de la cuisse ou de mini jupes, ou la version chemise blanche délicatement transparente et nonchalamment ouverte, avec un brushing à faire pâlir bon nombre de coiffeurs ! La pose sur le tabouret, placé devant la toile, n'a rien à envier aux couvertures de mode. Quant aux hommes, certains ne sont pas en reste puisqu'on peut admirer leurs musculatures parfaites en peignant torse nu, arborant leur chevelure longue et lâchée de manière tout à fait naturelle, on s'en doute !
Ce que je trouve pathétique, ce n'est pas le style vestimentaire qu'ils adoptent mais plutôt le fait de s'en servir à des fins purement commerciales, car personne n'est dupe, on comprend bien que ces acoutrements ne sont là que pour engendrer des vues, des likes et donc des followers. Nous vivons dans un monde ou le superficiel devient primordial au détriment de la qualité et du talent. Car soyons honnêtes, pourquoi avoir besoin d'aguicher de cette façon si le talent est présent et indéniable ? On se doit de se poser la question.
De plus, dans mon entourage et même ailleurs, je n'ai jamais vu d'artistes peindre dans ce type de tenues. D'une part, ce n'est pas très confortable mais en plus, la peinture, la vraie, est très salissante ! Les ateliers regorgent de tâches qui n'attendent qu'une occasion pour se plaquer sur nous.
Soyons serieux, je trouve que ce type de vidéos ne donnent pas une image gratifiante de notre activité, c'est dommage de se dire que pour certains, il faut se vendre soi-même pour arriver à faire des vues, ou à convaincre d'éventuels acheteurs par ce biais là.
La "signature" Le style pictural - 21 Janvier 2025
Je parle là de la signature chez les peintres, dans le sens style pictural.
On reconnait un VAN GOGH ou un CEZANNE au premier coup d'oeil, c'est leur manière de peindre, leur coup de pinceau, leur appartenance à un mouvement artistique, leur palette de couleur, leur sujet, etc...
Si j'ai une énorme considération pour ces peintres, il n'en reste pas moins que je fustige l'enfèrmement de ladite signature picturale actuelle.
Si vous avez le malheur de tester plusieurs styles de peintures, vous ne serez ni vu, ni suivi, ni proposé pour des expositions. J'avoue que moi-même, lorsque je recherche des artistes peintres sur des réseaux par exemple et que je tombe sur un profil avec des styles multiples, ça me donne une sensation de fouilli et je quitte la page.
Néanmoins, je trouve cela idiot. Cela nous enfèrme dans un style défini et nous interdit d'explorer d'autres univers, d'autres techniques.
Pour être reconnu et accepté en tant qu'artiste peintre, il vous faut cette signature, votre marque de fabrique.
Je connais un artiste peintre qui, pour pouvoir continuer à travailler sur deux techniques différentes : l'huile et l'aquarelle, a dû prendre deux noms distincts ! C'est absurde, mais malheureusement indispensable.
Le décalage - 07 Janvier 2025
Cela fait longtemps que je voulais écrire sur ce sujet tant il est conséquent chez moi et m'aura accompagné toute ma vie. C'est ce qui m'a façonné, mis à distance des autres, confirmé une confiance en soi deja mise à mal.
Mais qu'est-ce que ce décalage ? C'est ce ressenti de n'être à sa place nulle part et avec personne ou presque. C'est le sentiment d'être une extraterrestre, un humain pas comme les autres, foncièrement différent. Et par conséquent, quand on n'en connait pas la raison, cette différence est integrée comme étant inférieure aux autres.
Durant plusieurs décénnies, c'est ce décalage que j'ai trainé à la patte. Je n'avais pas les mêmes discussions, les mêmes envies, les mêmes façons de voir les choses, les mêmes centres d'intérèts, la même curiosité, etc... On évolue dans un monde que nous ne comprenons pas mais nous nous sentons également incompris, nous n'adhérons pas aux discussions qui nous semblent banales et qui ne nous enrichissent pas. J'ai souvent pensé que je n'étais pas une femme normale, je ne me reconnaissais pas dans les fréquentations féminines que j'avais et leurs conversations ne m'animaient pas. Je m'ennuyais terriblement et ne comprenait pas pourquoi je n'arrivais pas à être comme elles. Je me disais que je manquais surement de maturité, que j'étais une eternelle adolescente, hèrmétique aux discussions d'adultes. On a beaucoup de mal à s'intégrer dans un environnement social, professionnel, amoureux ou amical dans ces conditions. Les "small talks", c'est à dire ces petits propos sur la météo, la dernière recette de la quiche lorraine ou les problèmes de circulation en ville nous sont indifférents et nous avons du mal à y trouver un quelconque bénéfice.
Ces situations nous poussent à porter un masque, à singer un bref interèt mais elles nous obligent surtout à une suradaptation éreintante. Rentrer coute que coute dans ce moule de la normalité, pour ne pas se faire remarquer et pouvoir être intégré dans un milieu social quel qu'il soit. Cela implique un effort colossal qui peut même arriver à nous confondre entre notre véritable personnalité et cette pâle copie. On y perd son identité profonde.
Bien sur, je ne suis pas la seule à ressentir cela, mais lorsqu'on n'en connait pas la raison, c'est une difficulté supplémentaire à supporter et pas des moindres. On finit souvent seul, entouré de 2 à 3 relations amicales au maximum.
C'est au cours d'une consultation pour des soucis récurrents d'insomnies, que mon médecin généraliste me lâche cette bombe :
" Tu es HP, j'en suis sûr et tes "soucis" viennent de là"
Je ne me suis pas satisfaite de cet annonce, et suis allée proceder à mes propres recherches par le biais de beaucoup de lectures sur le sujet, de vidéos mais il me fallait également le faire confirmer par un neuropsychologue spécialisé dans ce domaine. En aucun cas, je ne voulais me bercer d'illusions et tenait à en être certaine. j'écrirais un autre article sur le sujet. Mais le fait de savoir permet de comprendre cette notion de décalage. Et même si cela ne résout rien, car le décélage ne s'éfface pas à l'annonce de cette découverte, cela permet de mieux composer avec lui. Pour ma part, la culpabilité et mon sentiment d'infériorité n'a pas disparu mais s'est atténué : ce n'était plus "à cause de " mais "grâce à" et ça change beaucoup d'éléments.
Je ne subissais plus cette probable immaturité, ce sentiment d'infériorité tenace mais simplement une différence, ce qui permettait de davantage composer avec, plutôt que de tout faire pour la rejetter.
N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires à ce sujet en bas de la page, il est toujours constructif de partager nos avis.
Petit bilan 2024 -04 Janvier 2025
Il est parfois bon de faire un bilan de l'année écoulée, même si j'ai une sainte horreur des bonnes résolutions des début d'années. De façon identique, les traditionnelles "Bonne année" sont, pour ma part, identiques au "ça va ?" des collègues de bureau du matin. Comme si nous allions poursuivre sur un "bah tu sais, cette nuit, j'ai fait un drôle de rêve et …" ou "non, ça va pas, j'ai vraiment pas envie de vous voir ce matin, mais je vais me forcer comme d'hab !".
Sincèrement, est-ce que le fait de souhaiter une bonne année et une bonne santé va changer quoi que ce soit à la personne ? Des banalités répétées années après années, qui n'ont aucun sens pour moi. Ce sont des obligations redites sans honnêteté ni sincérité, juste des banalités qui ont perdu leurs sens, si tant est qu'ils en eurent un un jour.
Mais revenons à nos moutons, je m'égare dans mes pensées. J'étais donc partie sur mon bilan d'une année difficile comme la précédente d'ailleurs.
Lorsqu'on a été marqué au fer rouge, il est impossible d'en effacer la trace, on apprend à vivre avec, et encore, bien souvent on fait semblant. Comme la dépression que j'ai subi durant plus de 20 ans, on fait toujours mine d'être en forme, on est capable de discuter, de rire et même de s'amuser, mais tout cela n'est que simulacre. L'atroce réalité reprend forme dès qu'on se retrouve seule.
Cette année aura marqué la fin de mes relations avec ma mère. Ce n'est pas rien, loin de là. C'est une profonde déchirure qui ronge de l'intérieur, bien que la décision vienne de moi et cela afin de me protéger et tout en sachant pertinemment qu'elle était la plus sage des décisions. Il existe le pire et le moins pire dans ce type de situation. Aucun des choix pris n'apportera l'apaisement tant espéré, juste un peu plus de calme dans les blessures, un peu plus de douceur dans la peur, un peu de répit dans la colère. Mais pas davantage.
La protection par l'éloignement est une question de survie, mais elle n'apporte pas la vie, la vraie, celle qu'on devrait savourer chaque jour, comme un présent. Il subsistera toujours ce tourment, celui de l'incompréhension de ne pas être aimée à sa juste valeur, sans conditions, comme devrait le faire chaque mère. Il résistera toujours ce désespoir de constater que, cette maman, ne remettra jamais en question son égo au profit de l'amour de sa fille. Rien n'aura jamais plus d'importance qu'elle même.
Je me suis épuisée à tenter de lui plaire, d'être présente à chacun de ses chagrins pour l'accompagner, l'aider, la porter; de faire mon maximum pour la supporter malgré ses rires et ses mimiques pour attirer la lumière sur elle, qui m'exaspéraient; malgré toutes les vacheries qu'elle avait pu me faire et sur lesquelles j'avais mis un couvercle en me disant que c'était ma mère et qu'il fallait que je fasse tout pour elle…. Mais jusqu'ou ? Jusqu'ou pouvons-nous aller pour accepter ce qui ne nous est plus soutenable ? Doit-on se sacrifier par devoir envers sa mère sous prétexte qu'elle nous a enfanté ? Même si ses mots, ses sous-entendus, ses réflexions, ses préférences, ses mensonges, ses manipulations sont continuels ? Cette année 2024, à 58 ans, j'ai décidé que non, que tout ça c'était terminé, parce que tout cela me bouffait trop, et il y a eu la fois de trop, la goutte de colère qui a fait éclater mes chaines.
J'ai répondu à une de ses lettres, incompréhensible et n'ayant aucun sens pour pouvoir dévier sur un autre sujet comme elle sait si bien le faire. J'ai écrit 4 pages, qui reprenaient exactement tout ce qu'elle a pu me reprocher durant ses deux dernières années. Juste deux ans = 4 pages. J'ai affirmé mes limites : plus jamais ça. Et si elle était capable de tenir ce que je lui demandais, ma porte resterai ouverte. Pas de réponse, aucune, elle n'est ni capable d'entendre la vérité, ni de se remettre en question, ni de tenir l'engagement de ne plus jamais recommencer, elle préfère en perdre sa fille plutôt que de se regarder en face. L'injustice est énorme, l'incompréhension tout autant. Mais j'ai tenu bon et je continuerai à ne rien lâcher, je veux me respecter, ne plus souffrir, ne plus pleurer ni hurler, ne plus douter de moi, ne plus culpabiliser malgré ses jérémiades et ses plaintes auprès des personnes de ma famille, malgré sa position de victime qu'elle a toujours adopté dès qu'elle n'avait pas ce qu'elle souhaitait, malgré l'incompréhension du reste de la famille : la vitrine était si jolie.
Les fêtes de fin d'année - 18 Décembre 2024
Il fallait bien aborder le sujet, on y est !!
J'ai le sentiment que ces fêtes sont de plus en plus difficiles à supporter pour de nombreuses personnes et on est obligés de s'interroger : Pourquoi ? Autour de moi, j'entends souvent "Vivement que ces fêtes soient passés". Bien sûr, plusieurs raisons en sont la cause.
En premier : La famille ! Ah cette foutue famille qu'on se doit d'aimer coute que coute (bah oui, c'est la famille quand même...) et qu'on doit endurer le temps d'un repas voir plus si on habite loin. Cette délicieuse citation selon laquelle "on choisit ses amis mais pas sa famille" remonterait à très loin, peut-être à Napoléon III, c'est dire depuis combien de temps, nous sommes conscients de cela mais que malgré tout, face à la pression de la "bonne éducation " et des traditions, nous nous confrontons toujours à ces repas calamiteux.
Pour ma part, j'adorais Noël, cela remonte certainement à ma petite enfance comme beaucoup d'entre nous, je présume. Je décorais ma maison, j'achetais des boules transparentes que nous décorions nous mêmes avec mes enfants. Nous déposions de la fausse neige sur les vitres des fenêtres de la maison, faisant croire à un extérieur recouvert d'un manteau blanc, attendant patiemment l'arrivée du traineau. Les rues se revêtaient de leurs guirlandes colorées et brillantes, et certains chants accompagnaient nos courses aux cadeaux et aux victuailles. Puis, quand arrivait enfin le jour fatidique, l'enfer s'installait sournoisement, la pression du repas qui se devait d'être à la hauteur de cette fête, prenait une dimension dont je perdais le contrôle. S'en suivaient les inévitables remarques accompagnés des tout aussi faux "c'est pour toi que je dit ça". Malgré que nous tentions systématiquement de faire au mieux pour contenter toute la tribu, ils s'en suivaient toujours des "ta volaille, tu aurais dû la faire cuire comme ça", "t'as pas sorti ton fromage assez tôt", "c'était lourd comme dessert non ?" etc... Sans oublier l'humeur changeante de mon père ou son appétit de provocation pour attiser les uns ou les autres et faire monter la mayonnaise indigeste des conversations.
Dans les familles, il y a toujours tous types de personnalités qui, de fait, ne sont pas toujours faites pour s'accorder : le timide qui va s'effacer en priant qu'on l'oublie face à tous ces regards risquant de se braquer sur lui, la célibataire qui redoute chaque année les "Alors, t'as toujours pas trouvé chaussure à ton pied ? faudrait t'y mettre quand même, le temps passe tu sais...", celui qui a toujours tout vu et tout vécu et qui va faire briller sa petite personne aux moyens de discours égocentrés, celle qui détient la meilleure recette des fêtes de fin d'année et qui va insister pour nous la faire partager, de l'achat de la bête chez Trucmuche jusqu'à sa façon de la servir en passant par le rajout du clou de girofle indispensable à la réussite du plat, le comique, lui, est divisé en deux partie : celui qui fait vraiment rire son public et celui dont ce dernier va devoir le subir toute la soirée ! Il en reste quelques autres : ceux qui sont de bords politiques radicalement opposés et qui vont tenter à tout prix de faire entendre raison à l'autre, la jalouse qui constate qu'elle ne s'est pas suffisamment apprêtée et aurait dû mettre la robe qu'elle avait choisi en premier, l'ado de la famille a qui on pose toujours les mêmes questions dont il se fout royalement "Alors, t'en es ou dans tes études?" et qui donnerait tout ce qu'il a pour retourner dans sa chambre jouer peinard sur sa PS, sans oublier nos adorables petites têtes blondes qui, magnifiquement habillés et coiffés en début de soirée, finissent par se transformer au fur et à mesure du repas en petits diables courant partout en hurlant, pleurant, geignant et reniflant, ne ressemblant plus qu'a des épouvantails à moineaux la morve au nez.
En deuxième : Les cadeaux ! Et oui, on aurait du mal à le croire, mais cela peut-être également source de gêne, voir de méprise.
Comme le disait ma grand-mère "Nous on avait une orange et on ne s'en plaignait pas !" Qu'il est loin ce temps là Mamie...
Aujourd'hui, tout est bien différent, c'est la course aux cadeaux : celui qui en fera le plus, le plus cher, le plus gros, etc... La course à la consommation est lancée !! Et dans le cas ou nous, pauvres ignorants que nous sommes, ne l'aurions pas compris, on nous martèle dès le mois d'Octobre qu'il ne faut pas oublier d'offrir les plus beaux cadeaux pour le Noël qui approche à grand pas ! (C'est comme l'installation des fournitures scolaires dès fin juin qui me donne déjà la nausée).
Et le pire dans tous ça, c'est que nos marmots adorés sont déjà tellement gavés de jouets de toutes sortes, qu'on ne sait même plus quoi leur offrir puisqu'ils ont presque tout. Sous le sapin, se tient un amoncellement de cadeaux, le recouvrant de moitié. Quand le lâcher de mioches est lancé, ça déchire et ouvre avec fracas puis passe au suivant sans même se rendre compte de ce que la boite contenait. Lorsque la frénésie s'achève, au milieu d'un tas de papiers, bolducs et cartons qui prendront la place de deux bennes à ordures, nos petiots se calment enfin, se fixant la plupart du temps sur un seul jouet, on verra les autres plus tard... ou pas !
Pour nos ados, ne croyant plus au papy à barbe blanche depuis belle lurette, leurs demandes se "limitent" à de l'argent. Mais là encore, après l'ouverture de la petite carte de Noël, la joie du début peux faire place à une désillusion apparente tant leurs désirs s'effritent face à la dure réalité : non, nous ne sommes pas Crésus.
Et puis, et puis, il y a les autres, ceux dont on ne parle pas, ou si peu, pour ne pas ternir nos moments de fêtes réjouissantes : les pauvres, ceux qui sont seuls, qui n'ont ni famille, ni argent, ni amis et même certains, ni toit sur la tête. Ceux qu'on ne regarde plus, à qui on ne parle plus, ceux qui se sont effacés de force de la vie, ceux qu'on a oublié depuis trop longtemps, ceux qui n'ont que la solitude comme compagnie. Ceux qui vivent dans ce monde parallèle, regardant les autres s'affairer et courir frénétiquement, les bras chargés de provisions et de sacs débordant de cadeaux, comme les vaches observant les trains passer. Ceux qui s'excusent devant leurs enfants de ne pas pouvoir leur offrir davantage qu'une guirlande solitaire posé sur la table, qu'un plat quotidien (parfois bien moins) et qu'un modeste et unique cadeau (s'ils ont la chance d'en recevoir). La rentrée des classes en Janvier est alors, pour ces enfants, une source terrible d'angoisse, en devant comparer et annoncer leur piètre présent. C'est loin d'être la fête pour tout le monde.
Finalement, entre ceux qui subissent leurs familles, leurs réflexions toutes plus bienveillantes les unes que les autres, les personnalités dont on se passeraient bien et qu'on ne voit que lors de ces réunions traditionnelles, les enfants branchés sur piles dont on aimeraient tant trouver le bouton off, les désillusions, les déceptions face aux cadeaux "ratés" ou absents et ces autres qui n'ont même pas la chance de subir quelques familles que ce soient ni les cadeaux ni les mets qui vont avec; oui finalement, nous en sommes ou de cette fête ? Est-ce que cette consommation excessive est la meilleure réponse à une fête au demeurant religieuse et qui nous fait détourner le regard face à ceux qui n'ont rien ? Est-ce que cette fête doit nous obliger à subir une famille qui ne nous correspond plus et qui engendre des tensions prévisibles ? Est-ce que, enfin, cette fête doit abreuver nos enfants à l'excès pour les satisfaire ?
Ne pouvons-nous pas revenir à la source, un repas avec ceux que nous aimons, famille ou pas, pour partager ensemble un repas simple et non pantagruelique dont on mets deux jours à s'en remettre ? Aider ceux qui n'ont rien, à avoir, au moins ce soir là, un minimum ? Réduire la masse de cadeaux, qui se perdent eux-mêmes, pour nos enfants qui ont déjà la chance d'avoir un toit, un repas chaud, des vêtements à se mettre, et tout ce dont ils ont besoin ? Et par la même occasion, arrêter cette surenchère de publicités, décorations, et mise en place des cadeaux en rayons en octobre et qui fini par nous dégouter dès le mois de novembre ?
Nous perdons, dans cette surenchère traditionnelle, la valeur intrinsèque de Noël : le partage et l'amour au profit de la surconsommation, de l'égoïsme, du faux et de l'hypocrisie. Nous nous perdons nous mêmes.
Je précise que je suis athée, née en France, un pays catholique, je reste forcément imprégnée de ces traditions, mais qui ont tant perdu de leur essence fondamentale.
La sensibilité des artistes
Si être sensible signifie être en résonnance avec le monde qui l'entooure, alors oui un artiste est sensible.
Mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il est dépressif, alcoolique, torturé ou drogué. Il est, en règle générale, simplement plus attentif, plus receptif et plus à l'écoute de son environnement. Leur sensibilité peut être exacerbée pas le fait qu'ils fonctionnent comme des éponges, ils ressentent tout ce que les autres éprouvent et cela rend parfois des ressentis difficiles à vivre pour eux.
Ils sont également curieux de tout, de la culture bien sûr mais pas seulement. Souvent, ils sont les témoins de l'évolution du monde, certains sont même précurseurs dans la dénonciation d'injustice sociale, humaine, politique, etc...
Ils cherchent à exprimer ce qu'ils ressentent, scrutent et vivent, ils dénonçent et possèdent une vision plus acérée ou plus poétique que les autres, et c'est ce qu'ils revèlent dans leurs oeuvres.
"L’art de peindre n’est que l’art d’exprimer l’invisible par le visible." Eugène Fromentin
Tous les artistes ne sont ni Van Gogh ni Camille Claudel, chacun a sa propre vision du monde et nous n'avons pas tous la chance d'être habités par le génie. En revanche, nous ressentons tous, et avec beaucoup de travail, nous pouvons acceder à ce que nous souhaitons exprimer et transmettre.
Et c'est deja beaucoup !
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