Mon roman - L'invisible


L'invisible - Chapitre 1

 

Au commencement fût le développement d’une graine dans le ventre de ma mère. C’est ainsi que l’on présentait les choses quand nous étions enfants. Je possède plusieurs photos de moi dans ses bras à la maternité, qui prouvent qu’elle m’a bien enfantée. Petit morceau d'être, chaud et humide, fragile, naissant à la face du monde. Si insignifiante au regard du monde et pourtant une petite fille bien vivante, à l'aube de sa vie. Durant une longue periode de mon enfance, j'ai cru que j'avais été adoptée.

 Mon premier souvenir m’amène à l'intérieur d’un studio, qui paraissait carré et sombre, les murs salis et usés, une lumière grise qui éclairait à peine la pièce, avec une petite fenêtre étroite et haute, tapie dans l’angle, faisant face à la porte d’entrée.

Rien ne figurait sur les murs bruns poussiéreux et délavés, aucun tableau ni décoration. Aucun meuble non plus ne venait perturber ce vide glaçant, juste un parc de couleur blanche posé contre le mur sur la gauche de la fenêtre, avec un bébé qui jouait dedans. Ce nourrisson devait avoir quelques mois, dodelinant sur ses fesses comme un culbuto et fixant son regard vers la fenêtre. Il semblait hypnotisé par la lumière faiblarde qui pénétrait en halo. Je pouvais ressentir au travers de cette mini scène que je revoyais, le vide absolu qui qui s’en dégageait. Curieusement, l'enfant ne semblait ni perturbé ni inquiet d'être seul dans cet environnement,  il ne pleurait pas, ne chouinait pas, mais émettait des gazouillis ingénus qui s'évaporaient dans ce silence.

De l’autre côté de la pièce se tenaient la cuisine et la salle de bain dont je n’ai pas d’évocation.

Ce souvenir m'a suivi durant des années, sans que je sache que c’était le premier appartement de mes parents, à Paris, je l’apprendrai bien plus tard. Et ce bébé, dans son parc, disposé à cet emplacement, c'était bien moi. Ce qui reste mystérieux, c'est que je regardais cette pièce d'en haut, et non au travers du regard de cet enfant, comme si ce souvenir était le fruit d'une décorporation.

Ce qui m’a frappé dans ce vieux souvenir, c'est l'exactitude des faits alors que j'avais moins de 10 mois, mais aussi cette étrange solitude et le vide de cette pièce. Comme si personne, à part moi, n’y vivait, comme si j’étais née seule et que personne n’avait remarqué ma présence. Aucun adulte ne figurait dans cette évocation, aucune autre trace de vie,aucun bruit, aucun mouvement. ce bébé étonnamment seul dans son parc. Il était posé là, comme un paquet laissé à son propre sort, comme abandonné, semblant attendre on ne sait quoi, avec une normalité déconcertante. 

En vieillissant, ce souvenir ne disparaît pas mais s'obscurcit, devenant de plus en plus sombre et triste, la naïveté de l’enfance laissant place à sa réalité. 

 Mes parents s’installèrent en banlieue parisienne. Là aussi je me souviens parfaitement de ce logement, plus grand que l’ancien. A droite de l’entrée se tenait le salon rectangulaire qui s’allongeait vers une baie vitrée au fond. Sur le mur le plus long tapissé de couleur brun clair, s’agrippait un filet de pêche noir habillé de boules de verre teintées et transparentes, ce qui était très à la mode dans les années 70. Une grande bibliothèque en bois couleur brun foncé se tenait également contre ce mur, il conservait méthodiquement tous les livres et disques de mon père, dressée fièrement derrière un canapé bordeaux en tissu. Face à notre entrée, la cuisine toute en longueur bénéficiait d’une large fenêtre. Sur sa gauche se tenait la salle de bain, dont je n’ai pas de souvenir. La chambre, à l’extrémité du salon, était assez grande pour y accueillir le lit double de mes parents ainsi que mon lit collé sous la fenêtre.L’immeuble semblait récent, c’était une grande tour qui chatouillait le ciel, comme celles qui se construisaient partout à cette époque là. Dans mes souvenirs, je distingue parfaitement le lieu mais encore sans personne à l’intérieur, il était décoré, certes, mais vide de toute présence. Je me vois dans mon lit, allongée, une jambe par-dessus les draps et l’autre en dessous, de la même façon dont je dors toujours aujourd’hui. 

 J’allais dans une école maternelle, dont je me souviens assez peu. Il me semble que c’était une construction contenant du bois, assez moderne avec de grandes baies vitrées.

Ma nourrice, Georgette, m’y déposait le matin et me récupérait après 16h30. Elle vivait dans le même immeuble, à l’étage au-dessus, avec son mari Johanny, leur fille Sylvie et leur fils Patrice. J’adorais cette famille, Georgette était une seconde maman pour moi; son attention, sa compréhension, sa tendresse et sa gentillesse me comblaient. Johanny, lui, pouvait impressionner par sa taille, son charisme, ses cheveux hirsutes et sa moustache noir épaisse, ses yeux perçant et sa voix grave, qui donnaient l’illusion, mais il était également d’une profonde gentillesse et d’une certaine espieglerie. Sylvie et Patrice avaient quelques années de plus que moi et me taquinaient comme des frères et sœurs. Chaque souvenir que j’ai conservé de chez eux était doux car empreint d’une grande bienveillance et d’affection, je m’y sentais bien, aimée, choyée.

Pour réussir à me faire manger, suite à mes soucis de santé, elle tentait toutes les ruses, elle me cuisinait notamment des pâtes au chocolat ou au sucre. Sans surprise je dévorais ces plats surprenants mais délicieux. Chaque matin, pour me donner des forces, elle me donnait de l’Ovomaltine, dont j’ai précieusement conservé l’odeur et le goût comme un trésor de l’enfance ressurgissant à chaque ouverture de pot encore aujourd’hui.

Je me souviens très bien de cet appartement dans lequel Georgette m’a gardé jusqu’à mes 5 ans. Il était très lumineux car il bénéficiait de grandes baies vitrées. On arrivait directement dans le salon rectangulaire, la chambre de Patrice se tenait face à la porte d’entrée et à sa droite, au fond, était la chambre de Sylvie. La cuisine se trouvait sur la droite du salon, toute en longueur avec une grande fenêtre au fond, les meubles et les appareils ménagers sur le mur de gauche faisaient face à une petite table collée contre la cloison pour les repas. La salle de bain ne m'évoque plus grand chose, si ce n’est qu’elle se tenait face à la cuisine. Georgette et Johanny dormaient dans le salon, dans un canapé lit adossé à la fenêtre.

 Je trouvais que Georgette était belle, avec ses longs cheveux bruns, elle arborait cette image hippie que j’aimais tant, et elle éduquait ses enfants d’une manière radicalement différente de celle que je connaissais : à l’écoute et avec bienveillance. J’accueillais cette liberté avec allégresse, Sylvie et Patrice pouvaient courir, jouer et brailler dans le logement sans que cela ne dérange ni Johanny ni Georgette, ils avaient le droit de discuter et d’avoir leur propre avis, ainsi que de s’habiller, de se coiffer, se maquiller, d’écouter leur musique, de sortir ou d’inviter des amis à leur guise mais aussi de poursuivre les études qu’ils avaient choisi. Cette liberté n’était pas sans limite, elle comprenait des règles mais elle permettait l’épanouissement, le sens des responsabilités et la confiance en soi. 

Le matin, ma mère frappait à la porte de ma nourrice et déclenchait par la même le feu vert pour que Georgette descende me chercher dans l’appartement de mes parents, en me réveillant doucement car je dormais encore. Elle me préparait mon petit-déjeuner, me préparait et lorsque nous partions à l’école et que nous arrivions à la grande porte d’entrée de l’immeuble, j’étais éblouie par cette lueur vive du matin qui perçait mes yeux encore somnolents. 

 Les fêtes scolaires de fin d’année sont les seuls événements dont je me souvienne de cette école maternelle. Nous avions présenté, entre autres, un spectacle pour lequel nous nous tenions debout devant un grand bateau, bien plus grand que nous. Nous avions passé l’année à le construire, fabriqué de bric et de broc, de cartons et de papiers crépons, avec nos petites mains malhabiles. Néanmoins, il était magnifique, immense dans nos yeux d’enfants, de milles couleurs, fier et se dressant majestueusement sur la scène de l’école. Durant ce spectacle, nous devions chanter “Veux-tu monter dans mon bateau? Ton bateau, l'est pas beau.” Je ne comprenais pas pourquoi nous prononcions de telles paroles alors que je le trouvais très beau, moi, ce bateau, et j’étais si fière d’avoir participé à son édification, alors je chantais et je pleurais en même temps face à cette injustice.

Une autre fois, j’étais déguisée en papillon, avec des ailes de couleur rose qui me dominaient, elles étaient fabriquées à base de fil de fer pour les armatures ainsi qu'une sorte de tulle en garnissage; nous avions défilé dans les rues avec Georgette, arborant nos déguisements féeriques. Ce fût un grand moment de gloire de se pavaner dans la ville et d’offrir un tel tableau de créativité et de couleurs chatoyantes aux passants qui s'arrêtaient pour nous applaudir.

Durant ces cinq années, je suis tombée malade plusieurs fois, j’avais une santé fragile, au grand dam de ma mère. A quelques mois de vie, j’ai contracté une paratyphoïde à l'hôpital Necker. De ce qu’on m’a rapporté, plusieurs nourrissons en sont morts. J’ai été placé en chambre stérile durant plusieurs semaines et ne voyait mes parents qu’au travers d’une vitre. Ce qui persiste de cet évènement et qui semble étrange, c’est que, sans avoir connaissance de ce qui s’était réellement passé, je dirai des années plus tard au premier psychiatre qui me suivra, qu’entre ma mère et moi, il y avait comme une vitre qui nous séparait. Alors que je n’avais été informé par ma mère de cet épisode que des années plus tard, lorsque j’étais déjà adulte. Comme si cette hospitalisation et cet éloignement imposé par la maladie avait scellé cette distance entre nous et avait perduré durant toutes ces années.Je comprendrais bien plus tard qu’ils n’étaient pas seuls responsables. 

Comme si cela ne suffisait pas, peu de temps après, j’ai fait une primo infection à la tuberculose, puis se sont enchaînés rachitisme, et beaucoup d’otites avec paracentèses, une quinzaine dans chaque oreilles.

J’ai conservé des souvenirs douloureux de ces années-là, pour ne pas dire des traumatismes, essentiellement d'hôpitaux et de cures thermales, d’odeurs âpres et nauséabondes.

Je me souviens être allée avec mon père me faire piquer le doigt (je ne sais pour quelle raison) et l’infirmière, tentant d'atténuer ma peur, me montra un lapin en me disant que je ne devais pas être effrayée car lui, on allait lui faire bien pire ! Résultat, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps fragile car je refusais qu’on lui fasse du mal. La psychologie médicale était loin d'être au point dans les années 70, surtout avec les enfants.

 J’ai gardé de profondes blessures des allers à la cure thermale, seule solution à ma santé délicate. Je partais avec mon père, nous voyagions un long moment en voiture, le paysage défilait sous mes yeux inquiets, sans savoir ou j’allais et lorsque j'apercevais un certain cours de tennis, je reconnaissais le lieu avec déchirement et je comprenais alors qu’il allait me déposer dans l’établissement que je redoutais. C’était une grande bâtisse qui logeait ceux qui pratiquaient leurs soins la journée et qui bénéficiaient du couvert matin, midi et soir. A cette époque, il n’y avait pas d’endroit réservé aux enfants, j’étais donc mélangée avec des garçons et des filles bien plus âgés que moi et des adultes, je crois d’ailleurs que j’étais la seule aussi petite.

Quand mon père repartait sans moi, je le regardais partir sans se retourner, je ne comprenais pas, je pleurais, criais et l'appelais pour qu’il revienne, qu’il ne m’abandonne pas encore ici dans ce lieu glacial. Je crois que c’était aussi dur pour lui mais on n’expliquait rien aux enfants à cette époque là, on considérait qu’ils ne pouvaient pas comprendre, mais ces non-dits nous faisaient souffrir davantage. Les jours qui passaient, je me sentais tellement seule, réalisant mes soins comme un automate, sans bienveillance ni réconfort ni explication de personne. J’avais la sensation d'atterrir dans un monde parallèle, celui des malades, celui des odeurs pestilentielles, semblables à celles des boules puantes que je retrouverai plus tard dans les couloirs du lycée ou du métro parisien. Ces bâtiments de cure comprenaient des grandes salles carrelées de haut en bas, un univers glacial bondé de lavabos blancs et d’appareils divers dans lesquelles nous devions respirer une fumée âcre et fétide, ou des personnes plus âgées respiraient péniblement en sifflant des bronches, raclant leurs glaires et crachant dans leurs mouchoirs débordant déjà de mucus. Je ne concevais pas pourquoi on m’infligeait cela. Je n’étais pas âgée, je ne suffoquais pas comme eux, je n’avais rien à voir avec ces malades.

Le matin dans l’établissement, au petit déjeuner, ils me servaient du café au lait, preuve qu’ils n’accueillaient pas souvent des enfants. Les goûts et les odeurs, comme celle du café, vous ramènent fatalement à un vécu douloureux ou merveilleux. Le pouvoir des sens à réveiller les souvenirs est tenace et prolonge l’enfer des années durant.

Dans l’établissement ou je déjeunais le matin, des grandes tables rondes accueillaient les patients de tous âges, ils semblaient tous tellement fatigués, pas un mot n’était prononcé, ils mangeaient leurs tartines avec tant de lassitude et d’abnégation, mélé de bruits de mastication, de bouches béantes exhibant les pains broyés, les miettes coincées au bord des lèvres ou sur le menton, buvant leur café noir. On entendait les toux grasses et sèches se réveiller douloureusement comme un corps encore endormi qui met un certain temps à reprendre son rythme. Un silence de mort et d’abattement pesait sur toutes les épaules. Une odeur âpre de maladie que je reconnaîtrais entre mille venait chatouiller mes narines au point de me couper l’appétit et me donner la nausée.

La solitude et l’abandon que je ressentais dans cet endroit froid et médical me contraignaient à m’oublier, à ne pas ressentir, ne pas voir, ne pas respirer, ne pas me faire remarquer, comme si de cette façon, je n’étais pas vraiment présente. J’essayais de passer inaperçue, ainsi pensais-je ne pas attraper leur vieillerie et leurs maux. J’ai donc commencé à apprendre à taire et à étouffer mes angoisses, mes émotions, mes envies, mes besoins durant cette désolante mascarade qui durait une quinzaine de jours.

 Ma santé m’obligea à y retourner plusieurs années de suite, heureusement la dernière fût avec mes grands-parents, qui avaient loué une maison non loin de l’établissement thermal, ce qui me permettait de rentrer tous les soirs chez eux et de me faire dorloter afin d’oublier ce calvaire journalier et d’éviter ce dispensaire à mourants.

Dans le jardin de cette maison, dans laquelle vivaient également les propriétaires, se dressait une balançoire et à chaque approche de repas, leur fils, atteint de trisomie, chantait sur celle-ci en se balançant “àààààà la soupeu, ààààà la soupeu” ! Cela annonçait tous nos repas avec légèreté et gaieté.

 Le reste de l’année était rythmée par les paracentèses. Le cabinet de l’ORL qui nous recevait à chaque fois en urgence, utilisait ce qui devait être à l’origine une cuisine, pour toutes les interventions médicales de ce type. Mon père me tenait à bras le corps pour éviter que je bouge durant cet acte barbare sans anesthésie. Je hurlais, me débattais, frappais tout ce que je pouvais pour pouvoir me dérober. Encore une fois, je ne saisissais pas pourquoi on me faisait tant de mal, mais heureusement, une fois ce geste cruel accompli, je ressentais un véritable soulagement, je ne souffrais plus. 

Parfois, c’était l’infirmière qui intervenait chez mes parents, sans doute les jours de fermeture du cabinet ORL. Je reconnaissais systématiquement ses pas dans l’escalier, le son perçant de ses talons aiguilles qui s’avançaient vers notre porte à l’instar de l’aiguille dans mes oreilles d’enfant. Comprenant avec frayeur, j'allais vite me planquer sous le lit de mes parents, et de là, j'apercevais les chaussures de mon père s’approcher, suivi de près par ces satanés talons. C’était peine perdue car ils arrivaient toujours à m'extirper de mon refuge et les mêmes gestes impitoyables reprenaient.

Un jour, une otite me prit alors que j’étais chez mes grands-parents, ils n’eurent d’autre choix que de faire appel à leur infirmière, Madame Hurlin. Je la détestais encore plus que les autres celle-là. Elle ressemblait à une sorcière, elle était grande, mince, les cheveux noir en bataille enveloppant un visage émacié et un gros nez crochu, elle était vilaine et paraissait vieille (pour un enfant, cela signifie souvent 50 ans environ, voir moins) elle n’était pas vraiment sympathique. Pour pouvoir réaliser son méfait, elle m’avait prise de force et plaqué sur le lit, le ventre contre les draps. Ma surprise du début fit place à la colère, je me retournais avec impulsivité et brutalité et lui mordis son nez aquilin ! Elle en saignait la mauvaise et moi, je jubilais.

 Ces années d’enfant malade, passant une grande partie de ma vie chez divers médecins, hôpitaux et cures thermales avaient laissé des blessures profondes. Lorsque j’approchais entre autres, de l'hôpital Necker, ou de cabinets médicaux, la peur me prenait au ventre et mon instinct de protection me faisait crier et courir à toutes jambes pour fuir ces endroits sataniques.

Je déteste toujours autant ces établissements, et surtout l’odeur putride qui s’en dégage, chargée de maladie, de mort, de produits médicaux et de désinfectants. J’ai gardé de ce morceau de vie, la crainte des personnes malades, les émanations qui s’y rattachaient, la lumière des néons grésillants, la cacophonie de leurs symptômes, les râles et les toux, les gémissements et les cris, et les ustensiles plus barbares les uns que les autres.Tout cela me replonge à chaque fois dans un univers cauchemardesque que j’ai trop fréquenté. Le sentiment que ces gens malades sont à part, comme entrés dans un cycle infernal qu’ils ne maîtrisent plus, empreint de peur et de tristesse, de renoncement, de mensonges, de dissimulation, de solitude et de perte de contrôle. Le fait de les côtoyer attise toujours ma crainte d’attraper leurs malheurs. Je me souviens ètre partie en bateau en Corse, un été, avec mes parents et un ami de mon père, sa femme avait la jambe dans le plâtre et j’avais refusé catégoriquement d’aller faire ma sieste dans son lit dont l’odeur médicale me répugnait et persuadée que j’allais attraper sa patte folle.